L’Europe est au coeur des mobilités étudiantes, c’est à la fois la zone qui accueille le plus grand nombre d’étudiants, mais aussi celle dont le taux d’internationaux parmi les étudiants est le plus élevé (8%). Elle se distingue également par un très fort taux de mobilité intrazone, puisque 86% des étudiants européens qui partent en mobilité restent sur le continent.
L’Europe est constituée de plusieurs pôles d’attractivité : le Royaume-Uni, l’Allemagne, et la France figurent parmi les six principales destinations des étudiants dans le monde.
L’Allemagne et la France sont également parmi les premiers pays d’origine de la mobilité internationale. Au total, 2,6 millions d’étudiants internationaux étaient inscrits en Europe en 2020. L’Union européenne à 27 accueille à peine plus d’étudiants (51%) que les autres pays européens (49%). Si la moitié des étudiants internationaux en Europe sont eux-mêmes européens, un quart est originaire d’Asie-Océanie, un sur huit vient d’Afrique du Nord ou du Moyen-Orient, un sur quinze d’Afrique subsaharienne et la même proportion est originaire du continent américain.
Le Royaume-Uni est la première destination d’études en Europe, il accueille un étudiant sur cinq sur le continent (21%) contre un étudiant sur quatre cinq ans plus tôt (26%), devançant l’Allemagne (13% ; une part stable sur 5 ans), la France (9%, -4 points) et la Turquie (7%, +3 points).
Les principaux pays d’origine des étudiants accueillis en Europe sont la Chine, l’Inde, l’Allemagne, le Kazakhstan et la France.
Ukraine
Une mobilisation européenne pour l’accueil des étudiants
Le déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie le 24 février 2022 a eu des conséquences sur la mobilité des étudiants ukrainiens et internationaux en Ukraine. En 2020, le pays comptait 1,5 million d’étudiants dont 61 000 internationaux, ce qui en faisait la 19e destination des étudiants en mobilité dans le monde. Elle attirait en particulier des étudiants étrangers pour ses formations en médecine dispensées en anglais.
Le 3 mars 2022, les pays de l’Union européenne ont accordé la « protection temporaire » aux Ukrainiens fuyant leur pays en guerre, à l’occasion du Conseil des ministres de l’Intérieur des États membres. En juin 2022, cette protection avait déjà bénéficié à plus de 3,5 millions de personnes en provenance d’Ukraine. L’accès à l’éducation pour les enfants et les jeunes fuyant la guerre a été qualifié de priorité immédiate par la Commission européenne. La Commission a également recommandé aux États membres de reconnaître automatiquement les diplômes de l’enseignement supérieur ukrainien. 29 pays d’Europe ont pris des mesures dites « à grande échelle » pour l’intégration des réfugiés ukrainiens dans l’enseignement supérieur4.
Ces mesures ont pu prendre des formes différentes : des places d’études réservées, un soutien financier, des formations linguistiques, des cours d’accueil ou d’introduction, des cours ou programmes en ligne, une orientation académique, une aide psychologique, une formation du personnel de l’enseignement supérieur, du soutien aux organisations étudiantes pour mettre en place un mentorat, ou des programmes pour favoriser l’intégration des apprenants réfugiés. Au total, 24 pays ont mis en place des bourses d’études pour les Ukrainiens5. Une majorité de pays européens avait déjà pris ces mesures pour l’accueil d’autres réfugiés avant le déclenchement du conflit, celles-ci ont été étendues aux Ukrainiens. L’Estonie, l’Irlande, l’Autriche, la Pologne, la Roumanie, la Slovénie et la Suède dispensent les réfugiés ukrainiens de frais d’inscription.
La majorité des pays ont mis en place plus de cinq mesures différentes à grande échelle. Seule une poignée de pays ont introduit de nouvelles mesures en matière d’enseignement supérieur en réponse au nombre de citoyens déplacés d’Ukraine.
2 000 étudiants ukrainiens accueillis en France
Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, 2 000 étudiants déplacés d’Ukraine ont été accueillis dans l’enseignement supérieur français. Le dispositif « Urgence Ukraine » a été mis en place par Campus France à la demande du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Dès mars 2022, une mise en relation des étudiants déplacés et des établissements désireux de les accueillir a été effectuée par Campus France, nécessitant de travailler avec les étudiants d’un côté et les établissements de l’autre. Dans le même temps, et en lien avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Campus France a déployé une campagne de communication sur son site web et ses réseaux sociaux afin d’informer les personnes concernées de leurs droits et des démarches à accomplir. En un an, la plateforme « Urgence Ukraine » a permis l’admission de 350 étudiants déplacés d’Ukraine dans 79 établissements sur les 2 000 étudiants accueillis au total dans l’enseignement supérieur français. 69% des candidatures concernaient une entrée en licence, 25% une entrée en master et 2% une poursuite en doctorat.
À l’automne 2022, grâce à un financement du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Campus France a mis en place un programme d’apprentissage du français langue étrangère pour les étudiants ukrainiens souhaitant suivre des études en France à la rentrée académique 2023-2024. Ils sont 347 à bénéficier dès le début de l’année civile 2023 de huit mois de formation linguistique dans 24 centres de FLE, dans le but d’obtenir un diplôme d’études en langue française (DELF).
4 Décisions impliquant des fonds publics ou des fonds des institutions d’enseignement supérieur et appliquées à l’ensemble du pays ou au moins à une partie significative de celui-ci.
5 European Commission / EACEA / Eurydice, 2022. Supporting refugee learners from Ukraine in higher education in Europe. Eurydice report. Luxembourg: Publications Office of the European Union.
Campus France — chiffres clés 2023